Page:Augier - Théatre complet, tome 5, 1890.djvu/244

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Henri.

Ensuite ?

Raoul.

Ensuite ? je ne sais pas si je mourrai très vieux, mais je suis certainement né très jeune ; j’ai du plaisir à voir le ciel.

Henri.

Enfin, où veux-tu en venir ?

Raoul.

Je ne veux pas en venir, je voudrais m’en aller, m’en aller voir de quelle couleur est l’herbe, comme qui dirait à Chaville ou à Fleury.

Henri.

Pourquoi à Chaville ? Tu voudrais aller à Chaville ?

Raoul.

Ou à Fleury.

Henri.

Mais tu sais bien que nous n’avons pas d’argent.

Raoul.

Je ne dis pas que nous en ayons ; je dis que j’ai envie de voir de la campagne.

Henri.

La belle découverte ! tu voudrais avoir tes aises, satisfaire toutes tes fantaisies, faire le grand seigneur, rouler en carrosse, être aimé d’une princesse.

Raoul, se levant.

Pas du tout. Je voudrais que tu prisses ton chapeau