Page:Augier - Théatre complet, tome 5, 1890.djvu/254

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Raoul.

Oui, nous en avons chacun un.

Marguerite.

Ne serait-ce pas le vôtre qui vient de sortir ?

Raoul.

Je crois que oui… Mais que chantiez-vous donc tout à l’heure ?

Marguerite.

Une romance ou une chanson, comme il vous plaira.

Raoul.

Les deux me plaisent, car cela ressemblait à Jean qui pleure et Jean qui rit. Une larme qui court dans le pli d’un sourire, quoi de plus charmant ? Chantez-moi cela, je vous prie.

Marguerite.

Je ne suis pas en train, on m’a coupé la voix.

Raoul.

Qui donc ?

Marguerite.

Ce pauvre paravent qui va vous chercher à dîner.

Raoul.

Vous m’y faites songer ; voulez-vous monter en carrosse avec nous ? nous allons à Chaville.

Marguerite.

Vous m’invitez ?

Raoul.

Je vous invite positivement.