Page:Augier - Théatre complet, tome 5, 1890.djvu/260

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prouver que, de fil en aiguille, il est avec le ciel des raccommodements. Je vais vous faire une reprise.

Henri, qui a été mettre son devant de cheminée contre le mur à droite revient poser son pied sur la chaise que lui présente Marguerite.

Henri.

Vous êtes bien bonne ; mais en ferez-vous jamais une à cette malheureuse peinture ? Ah ! mademoiselle, vous ne savez pas…

Raoul.

Accoucheras-tu une fois ?

Henri.

Vous ne savez pas ce que c’est que les souffrances d’un artiste !

Marguerite, cousant.

Pardon, je fais quelquefois de l’art, sur mon genou, lorsque je brode et que je compte mes points.

Raoul.

Comme moi au billard. Mais pressez le ravaudage, mademoiselle Margot ; car les talons démangent à ce pauvre Henri.

Henri.

Encore une commission ?

Raoul.

J’ai invité mademoiselle Margot à dîner avec nous ; dans cette conjoncture, prends conseil de ton cœur, tu me comprends ?

Henri.

Nullement.