Page:Augier - Théatre complet, tome 5, 1890.djvu/318

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Annette.

Si fait.

Aline.

Eh bien, j’aime le mien cent fois plus.

Annette.

Qu’en savez-vous ?

Aline.

Il n’y a plus personne pour lui disputer ma tendresse, tandis que vous…

Tenancier.

Et puis André vaut mieux que Lucien, n’est-ce pas ?

Aline.

Oh ! je ne dis pas cela ! La différence que je vois entre eux, c’est qu’André se montre tel qu’il est, et que M. Lucien est timide.

Tenancier.

Lucien vous a paru timide ?

Aline.

Il m’a semblé qu’il se moquait de son émotion… n’est-ce pas de la timidité ?

Tenancier.

Et où avez-vous appris à apprécier ces nuances-là ?

Aline.

Avec des personnes qui ont le défaut contraire. J’étais à Poitiers dans une famille excellente, mais douée d’une sensibilité un peu fastueuse pour mon goût. Est-ce vrai-