Page:Augier - Théatre complet, tome 5, 1890.djvu/397

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Valentine, à Navarette.

On ne joue donc pas les Argonautes, ce soir ?

Navarette.

Non. Le dragon est indisposé.

Lucien.

On aurait pu le faire doubler par Cantenac ; il sait le rôle, et il imite Lardier… une mère s’y tromperait.

Cantenac, buvant un petit verre de liqueur.

À messieurs de la noblesse et du tiers !

Lucien.

Pas de politique, Cantenac. Respecte mes convictions.

Cantenac.

De quel parti es-tu ?

Aurélie.

Des parties fines.

D’Estrigaud.

Vingt sous d’amende à Aurélie pour ce déplorable calembour. Nous te corrigerons.

Aurélie, jetant vingt sous sur la table.

Jamais ! j’aurai de l’esprit jusqu’à mon dernier sou. — Donne-moi un cigare, Lucien.

André.

Vous fumez le cigare, mademoiselle ?

Aurélie.

Cela vous étonne, jeune étranger ?