Page:Augier - Théatre complet, tome 5, 1890.djvu/412

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Navarette.

La voulez-vous ?

André, riant.

Ardemment ! Faut-il signer un pacte avec le diable ? Donnez-moi une plume et de l’encre… rouge.

Navarette.

Il ne faut pas tant de choses ; il suffit de refuser les offres de Raoul.

André.

Je ne comprends plus du tout.

Navarette.

Êtes-vous homme à reconnaître un bon avis par une entière discrétion ?

André.

Sans doute.

Navarette.

Je vais trahir mon vieil ami d’Estrigaud pour vous, que je connais depuis une heure tout au plus. Ne prenez pas la peine de vous en étonner, et, quand on vous rend service, n’ayez pas la curiosité de demander pourquoi. Me donnez-vous votre parole d’honneur d’enfouir dans un secret absolu la révélation que je vais vous faire ?

André.

Je vous la donne.

Navarette.

D’Estrigaud vous achète votre concession cinq cent, mille francs pour la revendre trois millions.