Page:Augier - Théatre complet, tome 5, 1890.djvu/414

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ma gratitude ? Ne disiez-vous pas à table que vous aviez envie d’une bonbonnière à Ville-d’Avray ? Permettez-moi de la mettre à vos pieds.

Navarette.

Merci mille fois, cher monsieur. Mais votre reconnaissance n’a qu’un gage à m’offrir, c’est le secret. Je ne me dissimule pas l’énormité de mon procédé envers Raoul.

André.

Bah ! il n’a que ce qu’il mérite. — Ah ! s’il m’offrait loyalement la moitié du marché, je me ferais scrupule de lui souffler l’affaire ; mais un sixième ! c’est trop peu, monsieur le baron, tant pis pour vous ! vous n’aurez rien. Cent cinquante mille livres de rente au fils de mon père ! c’est à crever de rire !

Navarette.

Vous ne me demandez même pas le nom et l’adresse de l’acquéreur ?

André.

Que ce soit le diable en personne…

Navarette.

Encore faut-il vous aboucher avec lui.

André.

Eh bien ?

Navarette.

Sir James Lindsay…

André.

Lindsay ? J’aurais dû m’en douter… Ah ! mille millions de tonnerres !