Page:Augier - Théatre complet, tome 5, 1890.djvu/55

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Giboyer.

Ce serait un sacrifice à ses dépens ; car, si je vais là-bas, au bout de six ans, je lui rapporte trois mille francs de rente, c’est-à-dire l’indépendance.

Le Marquis.

Et si, mes amis et moi, nous nous chargions de le pousser ? Je m’intéresse toujours à lui. Je l’ai déjà mis comme secrétaire chez M. Maréchal.

Giboyer.

La belle avance !

Le Marquis.

Eh ! eh ! il y a là une bonne dame encore fraîche qui s’intéresse aux jeunes gens et qui les place parfaitement. Les prédécesseurs de Maximilien ont tous de bons emplois.

Giboyer.

Merci bien ! La place que je lui destine n’est pas dans vos rangs, et il n’y a que moi qui puisse la lui donner.

Le Marquis.

Quelle place ? et dans quels rangs ?

Giboyer.

Mon interrogatoire est fini, monsieur le marquis.

Le Marquis, se levant.

Attendez donc… C’est lui qui signera votre livre ?… Parfait ! Vous transfusez ainsi dans sa vie la quintessence de la vôtre ; vous vous laissez vous-même en héritage. Bravo, monsieur ! vous pratiquez la paternité à la façon du pélican.