Page:Augier - Théatre complet, tome 5, 1890.djvu/69

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Madame Maréchal.

Sans doute ; votre père doit des gages à son parti, à ses hautes amitiés et, j’ose le dire, à son alliance avec une la Vertpillière.

Fernande.

C’est vous, madame, qui le poussez ?

Madame Maréchal.

Êtes-vous fâchée de le voir sortir de son obscurité ?

Fernande.

Hélas ! sa vie tranquille ne tenait pas ma vanité en souffrance… son nom sans éclat me suffisait, à moi qui l’aime. (À Maréchal.) Quelle ambition te prend ? Je ne vivrai pas le jour où tu monteras à cette maudite tribune.

Maréchal.

Ce n’est pas l’ambition, ma fille, c’est le devoir ! Ne cherche pas à m’ébranler ; ce serait en vain. L’honneur parle, il doit être écouté. (Fernande retourne à sa tapisserie.) Mon cher Gérard, vous allez me faire le plaisir de me recopier mon griffonnage de votre plus belle main ; car je ne m’y reconnaîtrais pas moi-même.

Fernande.

Ah ! tu liras ?

Maximilien.

Je vais me mettre tout de suite à l’ouvrage.

Maréchal.

Parcourez un peu d’abord, pour voir si vous me déchiffrez. (À Fernande.) Oui, je lirai ; c’est moins inquiétant, hein ? petite défiante ! je lirai mon premier discours ;