Page:Auguste Rodin - Les cathedrales de France, 1914.djvu/151

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l’essor de la pierre dentelée s’irise dans l’air gris comme les ailes de l’oiseau.

Prétendez-vous, quand la majesté druidique des grandes Cathédrales, apparues au loin, vous étonne, qu’elle résulte de causes naturelles et fortuites, par exemple de leur isolement dans la campagne ? Vous vous trompez. L’âme de l’art gothique est dans cette déclinaison voluptueuse des ombres et des lumières, qui donne le rhythme à l’édifice tout entier et le contraint à vivre. Il y a là une science aujourd’hui perdue, une ardeur réfléchie, mesurée, patiente et forte, que notre siècle, avide et agité, est incapable de comprendre. Il faut revivre dans le passé, remonter aux principes, pour recouvrer la force. Le goût a régné, autrefois, dans notre pays : il faut redevenir Français ! L’initiation à la beauté gothique, c’est l’initiation à la vérité de notre race, de notre ciel, de nos paysages…