Page:Auguste Rodin - Les cathedrales de France, 1914.djvu/522

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Ce sont les lois de l’instinct que j’exprime. Elles n’ont pas besoin de la grammaire, nourrice des enfants.


Ce livre ne dissèque pas la Cathédrale ; il la montre, vivante, à la vie.


De l’esprit sur un fond d’intelligence : beau bas-relief.


L’intelligence dessine, mais c’est le cœur qui modèle.


L’ignorant, l’indifférent, rien qu’en les regardant détruit les belles choses.


L’homme se plaît à vivre sur le bord de ses rêves et il néglige les réalités, si belles !


Une vieille femme, courbée, lève la tête et me regarde ; puis elle continue de glaner, par petites poignées. Moi aussi, je suis un glaneur, le glaneur heureux de l’ancien temps, ou plutôt l’élève, le vieil apprenti des fiers compagnons d’autrefois. Ne vois-je pas partout autour de moi, dans le démenti que leur donne notre siècle, la preuve qu’ils avaient raison ?


La race retourne à sa source ! Comme je sens en moi la joie de ces artistes d’il y a des siècles, et leur naïveté féconde ! Cœurs sensibles, qui trouvaient dans l’art, non pas un luxe, mais le principe même de leur vie.


Ah ! le Secret ! Tout le monde ne l’aime pas. Je ne demande pas, moi, « plus de lumière », comme Gœthe : je ne veux pas perdre le bénéfice de la grotte merveilleuse où sont toutes les Mille et une Nuits ; je m’y arrête.


La prodigieuse beauté recouvre tout, comme un tissu, comme une égide.


Il n’y a pas de chaos dans le corps humain, modèle de tout, départ et aboutissement de tout.