Page:Auguste Rodin - Les cathedrales de France, 1914.djvu/534

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Joli profil, mais profil perdu, où l’expression s’achève, s’enlise, pour laisser le charme des joues déclinantes se joindre aux attaches du cou.


(Figure éclairée de côté.)

Avec quel bonheur l’intelligence se moule sur cette souple beauté comme le plâtre qui suit exactement les contours de la forme pour la reproduire fidèlement !


Dans l’ombre, des clairs-obscurs qui modèlent avec tant de vérité ! C’est là que se livre dans sa plénitude la grâce de la Psyché voluptueuse. Mais la ligne du modelé se dessine en traits lumineux qui suivent tout le côté du torse et de la cuisse.


Triple pêche, triple duvet ! Cette ligne gonflée est pleine de sa propre rondeur, de sa limpidité.


Des guirlandes d’ombres se décrochent de l’épaule à la hanche, et de la hanche aux bosses saillantes de la cuisse.


Chair somnolente, lac tranquille.
Pleine mer où les vibrations des ardeurs s’évanouissent.
Chair ample et blanche.


(Femme à genoux inclinée de côté.)

Ses deux mains jointes prient ; elles séparent les seins et le ventre.

Ce geste peut rivaliser, pour la grâce, avec celui de la Vénus de Médicis qui cache de ses mains les secrets de sa beauté : cette vivante se défend par cette morbide prière.

Avec quelle extraordinaire passion l’ombre étreint ce beau corps ! Les mains, que touche la lumière, s’impriment sur ce fruit délicieux, dont l’ombre cache, tout en le laissant deviner, l’éloquent mystère.

Sans le modelé en profondeur, le contour ne pourrait pas être gras et souple comme il est ; il serait sec.

Cette belle ombre droite de cette femme à genoux, cette ombre droite