Page:Auguste Rodin - Les cathedrales de France, 1914.djvu/544

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


ARCHITECTURE


Les immenses toitures des cathédrales sont des repos et des paysages.


Les arbres arrangent, animent tout, et l’architecture grandiose leur plaît. Ces arbres : des archanges qui se saluent du front, l’aile déployée verticale sur le ciel.


Ce noir profond et éloquent, ce n’est plus du noir, c’est une nourriture de haut goût : c’est la profondeur, principe actif de la beauté au Moyen Âge et dans tous les temps.

Ce principe de la force profonde a donné à tous les siècles qui ont précédé le nôtre le style qui se décline en mille variétés, jusqu’au Louis XVI, jusqu’à l’Empire même, inclusivement.


Le Gothique est le bienfaiteur de la France jusque vers 1820. Il laisse des traces encore chez certaines de nos paysannes qui ont conservé le costume noir et le bonnet des figures dont nos cathédrales sont ornées.


Ce qui est beau dans le paysage, c’est ce qui est beau en architecture, c’est l’air, c’est ce que personne n’apprécie : la profondeur. Elle séduit l’âme et l’envoie où elle veut.


Cette tige qui se gonfle est émue par une sensation nouvelle, pareille à celle de la jeune fille qui sent ses seins s’arrondir.


La procession est l’âme du bas-relief. C’est une inscription, c’est une bordure de temple, une frise, un ornement.

Et les colonnes aussi s’inspirent de la procession.