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ÉZÉCHIEL. Chap. XLVIII, 35.
DANIEL. Chap. I, 11.


35une ; la porte de Nephthali, une ; dix-huit mille coudées de tour. Et le nom de la ville sera désormais : Jéhovah est là.[1]

daniel.


CHAP. I. — Introduction. Education de Daniel à la cour du roi de Babylone.


La troisième année du règne de Joakim, roi de Juda, Nabuchodonosor, roi de Babylone, marcha contre Jérusalem[2] et il l’assiégea. 2Le Seigneur livra entre ses mains Joakim, roi de Juda[3], et une partie des vases de la maison de Dieu ; et il les emporta au pays de Sennaar dans la maison de son dieu et déposa les vases dans le trésor de son dieu.

3Le roi donna ordre à Asphenez, chef de ses eunuques, d’amener d’entre les enfants d’Israël de la race royale ou de famille noble, 4des jeunes gens sans aucun défaut, beaux de figure, doués de toutes sortes de talents, instruits et intelligents, pleins de vigueur, pour qu’ils se tinssent dans le palais du roi et qu’ils apprissent la littérature et la langue des Chaldéens.[4] 5Nabuchodonosor leur assigna pour chaque jour une portion des mets de sa table et du vin dont il buvait, afin que, après avoir été elevés pendant trois ans, ils se tinssent devant le roi. 6Il y avait parmi eux, d’entre les enfants de Juda, Daniel, Ananias, Misaël et Azarias. 7Le chef des eunuques leur donna des noms ; il appela Daniel Baltassar, Ananias Sidrac, Misaël Mésac, et Azarias Abdenago.[5]

8Daniel résolut en son cœur de ne pas se souiller par les mets du roi et par le vin dont il buvait[6], et pria le chef des eunuques de ne pas l’obliger à se souiller. 9Et Dieu fit trouver à Daniel grâce et faveur auprès du chef des eunuques. 10Le chef des eunuques dit à Daniel : “ Je crains le roi mon maître qui a fixé ce que vous devez manger et boire ; pourquoi verrait-il vos visages plus défaits que ceux des jeunes gens de votre âge ? Vous mettriez en danger ma tête auprès du roi.” 11Alors Daniel dit au maître d’hôtel[7], à qui le chef des eunuques avait remis le soin de Daniel, Ananias, Misaël et Azarias :

  1. 35. Jéhovah est là : de son sanctuaire où il réside, il étend le bienfait de sa présence sur la ville capitale par des bénédictions qu’il répand sur elle.
  2. I, 1. Roi de Babylone. Nabuchodonosor n’était encore à cette époque que prince héréditaire et co-régent de son père Nabopalassar ; l’auteur le désigne par le titre sous lequel il est connu dans l’histoire. — Marcha contre : le point de départ de l’expédition est assigné à la 3e année de Joakim, mais la prise de Jérusalem n’eut lieu que l’année suivante (Jér. xlvi, 2). C’est de la 4e année du règne de Joakim que datent les 70 années de la captivité.
  3. 2. Le Seigneur livra entre ses mains : Dieu se servit de Babylone pour punir Jérusalem infidèle. — Joakim : d’après II Par. xxxvi, 6, Nabuchodonosor le fit enchainer pour l’emmener à Babylone. Si le roi de Juda y fut conduit, il en revint bientôt après ; mais, d’après II Rois, xxiv, 1, il est plus probable que Nabuchodonosor le laissa gouverner la Judée en qualité de roi tributaire. D’après II Rois, xxiii, 36, il régna onze ans ; et Jérémie xxii, 18 prédit qu’il mourra à Jérusalem.
  4. 3–4. Chef de ses eunuques : ce dernier nom était donné dans l’antiquité (Gen. xxxvii, 36) à tous les officers de la cour attachés au service du prince ; Asphenez était donc le grand officier du palais. — D’amener des jeunes gens, probablement de 14 a 15 ans, non comme prisonniers ni comme otages, mais destinés à occuper un emploi à la cour. — La littérature et la langue des Chaldéens, non seulement la langue et l’écriture en usage à Babylone au temps de Nabuchodonosor, mais surtout les livres sacrés des Babyloniens désignés ici d’une manière générale par le mot Chaldéens (hébr. Kasdim), les formules magiques, les règles pour l’interprétation des songes, les observations d’astronomie et de météorologie ; ils étaient rédigés dans une langue, ou au moins dans une écriture plus ancienne et différente de celles à l'usage ordinaire.
  5. 7. Des noms nouveaux, correspondant à leur nouvelle position ’ noms babyloniens pour la langue et paiens pour le sens. Baltassar, hébr. Beltsch’atsar, babyl. Balatsu-Utsur, c.-à-d. que Bel protège sa vie. — Sidrac et Mesac : non expliqués jusqu’ici. — Abdenago, hébr. ‘Abed-Nego, c.-à-d.serviteur de Nego ou Nebo, divinité babylonienne (Is. xlvi, 1).
  6. 8. De ne pas se souiller, etc. : c’était un usage chez les paiens de donner à leurs repas un caractère religieux en offrant à leurs dieux une partie des viandes et du vin qu’on servait sur leur table : comp. 1 Cor. x, 20. D’ailleurs, parmi ces viandes, il pouvait s’en trouver de proscrites par la loi (Lév. xi, 4 ; xx, 25). ou apprêtées contrairement à ses préceptes (Lév. iii, 17).
  7. 11. Au maître d’hôtel, hébr. au meltsar, dont la Vulg. a fait un nom propre, mais qui est le nom appellatif d’une fonction comme Thartan (Is. xxi, 1), Rabsacès (Is. xxxvi, 2) etc.
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