Page:Augustin Crampon - La Bible, édition en un volume, Desclée, 1904.djvu/475

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Chap. XI, 2.

LIVRE DE JUDITH.

Chap. XII, S.

je n J ai jamais fait de ma ! a quiconque a

vouiu servir le roi Nabuchodonosor. 

ton peuple ne m’avait pas meprise, jc ir’aurais pas leve ma lance contre lui-Maintenant dis-moi pourquoi tu t’es eloi- £nee d’eux et tu as pris le parti de venir

vers nous ? " Judith iui repondit : " Accueille 

les paroles de ta servante, car si tu suis les paroles de ta servante, le Seigneur realisera pleinement ses desseins

sur toi, aussi vrai que Nabuchodonosor. 

le roi de la terre, est vivant, et que sa puissance est vivante, cettc puissance dont tu es depositaire pour le chatiment de ceux qui sont egares ; car non seule-

nent les hommes sont amenes par toi a
!e servir, mais les animaux memes des 
champs lui obeissent. En effet, ia sagesse 

de ton esprit est celebre dans toutes les nations ; tout le monde sait que dans tout son royaume tu es le seui bon et puissant, et ton gouvernement est

vante dans toutes les provinces. On 

-ait aussi ce qu’a dit Achior, et on rfignore pas de quelle maniere tu as or- § don ne de le traiter. Car tl est certain que notre Dieu est telleraent otfense par les peehes de son peuple, qu’il lui a fait annuncer par ses prophetes qu’il allait le livrer a ses ennemis a cause de ses infiiielites. Et parce que les enfants d’lsrae !

savent qu’ils ont offense leur Dieu, 

io ils tremblent de frayeur devant toi. En outre, la famine les presse, et les reservoirs d’eau etant desseches, ils sont deja n a compter parmi les morts. Ils ont meme pris la resolution de tuer leur

hetail et d’en bure le sang. II n’est pas 

jiisqu’aux choses consacrees au Seigneur, leur Dieu, auxquelles Dieu leur a defend u de toucher, le ble, le vin et l’huile lex dimes et des pumices, quils n’aient resolu de faire servir a leur usage, osant se nourrtr de choses qu’il ne leur est pas memo permis de toucher de leurs mains. I’msquils agissent ainsi, il est certain

iju’i's seront livres a la ruine. Voila cc 

que j’ai vu, moi, ta servante, et j’ai fui loin deux, et ie Seigneur m’a envoyee

ten informer. Car moi, ta servante, je 

sirs Dieu ; et maintenant meme que je suLs aupres de toi, ta servante sortira du

"imp pour aller prier Dieu. Et il me 

XI, 3. Le grec ajoute : Car tu viens pour te sauver. Rassure-toi ; la vie te sera conserved «ttc nuit et dans toute la suite, car il n’y aura personnt. qui te nuise. Mais on te trattera aussi bien que les autres serviteurs du roi Nabuchodonosor mon maitre.

- Le grec a de plus : car les hommes de Beth ulie Tout pris et il leur a rapport^ tout ce qu’il a dit devant toi.

fera connaitre quand il doit les chatier pour leur peche, et je viendrai te Tannoncer. Je te conduirai alors a travers Ia Judee jusqu’a Jerusalem, et tu trouveras tout le peuple d’Israel comme des brebis qui n’ont plus de pasteur, et il n’y aura pas meme un chien qui aboie contre toi. C’est la prescience de Dieu 16 qui m’a revele ces choses ; et comme il 17 est irrite contre eux, j’ai recu mission de te les annoncer.

Tout ce discours plui a Holoferne 18 et a ses serviteurs. Ils admiraient la sagesse de Judith et se disaient les uns aux autres : "II n’existe pas sur la terre de 19 femme qui soit semblable a colle-ci pour la prestance, pour la beaute et pour la sagesse de ses discours. " — ■* Dieu a 20 bien fait, lui dit Holoferne, de t/envoyer devant ce peuple, pour nous ie livrer entre les mains. Comme ta. proposition 21 est bonne, si ton Dieu fait cela pour moi, il sera aussi mon Dieu, et toi tu seras grande dans la maison de Nabuchodonosor, et ton nom deviendra celebre dans toute la terre. "

Alors Holoferne ordonna qu’on fit 12 entrer Judith sous la tente ou etaient deposes ses tresors, afin qu’clle y demeurat, et il regla ce qu’on devait lui donner de sa table. Judith lui repondit : a " Je ne puis manger maintenant des choses que tu commandes qu’on me donne, de peur de me rendre coupable d’un peche ; je mangerai de ce que j’ai apporte pour moi. " Holoferne lui dit : "Quand 3 les vivres que tu as apportes seront epuises, que ferons-nous pour toi ? "

  • 4 Seigneur, repondit Judith, je jure par 4

ta vie que ta servante n’aura pas consomme toutes ces provisions, avant que Dieu ait realise par ma main le dessein que j’ai forme. M Et ses serviteurs Tintroduisirent dans la tente qu’il avait designee. En y entrant, elle demanda quon 5 lui accordat la faculte de sortir la nuit et avant le jour pour aller prier et invoquer le Seigneur. Et Holoferne ordonna 6 a ses serviteurs de la laisser sortir et entrer a son gre, pendant trois jours pour adorer son Dieu. -Elle sortait done cha- 7 que nuit dans la vallee de Bethulie et elle se lavait dans une fon^aine. Lors- 8 XII, 1. C^rec : et il ordonna qu’elle fut scryie des mets de sa table et au’elle but de son yin. . Se tavaii, comme .-s Israelites avaient couiume de le faire ava^.* ta priere. . Eltt y dtmeurait purt :1a Vulg. met la virgule apres introitns ; peut*etre vaudrait-tl tnieux la mettre apres ntundti, et traduire : puhy renirant purt (o%* puri/SSe), elle Jemeu* rait dans sa tente % etc,

— 467