Page:Augustin Crampon - La Bible, édition en un volume, Desclée, 1904.djvu/536

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Chap. VII, 15. II ME LIVRE DES MACHABEES. Chap. VII, 42.

On amena ensuite le cinquieme, et on 

le tortura. Mais lui, fixant les yeux sur

ie roi, dit : " Tu as, quoique mortei, 

pouvoir parmi les hommes, et tu fais ce que tu veux. Mais ne crois pas que notre

7 race soit abandonnSe de Dieu. Pour toi. 

attends, et tu verras sa grande puissance, comme il te tourmenterafoi et ta race. "

Apres iui on amena le sixieme. Pres 

de mourir ii (Jit : " Ne te fais pas de vaine illusion ; c’est nous-memes qui nous sororaes attire ces maux, en pechant coutre notre Dieu ; a ;issi nous est-il arrive

d’etranges catamites. Mais toi, ne t’imagines 

pasque tu seras impuni apres avoir ose combattre centre Dieu. "

La mere, admirable au-dessus de toute 

expression et digne d’une illustre memoire, voyant mourir ses sept tils dans Pespace d*un seul jour, le supporta genereusement, soutenue par son esperance

dans le Seigneur. Elle exhortait chacun 

d’eux en la langue de ses peres, et, remplie des plus nobles sentiments, elle raffermissait par un male courage sa tendresse de femme. Elle leur disait : f * Je ne sais comment vous avez apparu dans mes entrailles ; ce n’est pas moi qui vous ai donne Pesprit et la vie ; ce n’est pas moi qui ai assemble les elements qui composent votre corps, C’est pourquoi le Createur du monde, qui a forme Phomme a sa naissance et qui preside a Porigine de toutes choses, vous rendra dans sa misericorde et Pesprit et la vie, parce que maintenant vous vous meprisez vous-meines pour Pamour de sa lou "

Antiochus se crut insulte et soupconna 

un outrage dans ces paroles. Comme le plus jeune etait encore en vie, non seulement il lui adressa des exhortations, mais il lui promit avec serment de le rendre riche et heureux, s’il abandonnait les lois de ses peres, d’en faire son ami et de lui

confier de hauts emplois. Le jeune hornme 

ne pr&ant a ces offres aucune attention, le roi appela la mere ct Pengagea a donner a Padolescent des conseils de salut.

Lorsqu’il Peut longtemps exhortee, elle 

27 accepta de persuader son tils. S’&ant done penchee vers lui et raiilant le tyran cruel, elle parla ainsi dans la langue de ses peres : " Mon fils, aie pitie de moi, qui fai porte neuf mois dans mon sein, qui t’ai allaite trois ans, qui t’ai entretenu, nourri et eleve jusqu’a Page ou tu es. Je t’en conjure, mon enfant, regar- 2S de le ciel et la terre, vois tout ce qu’ils contiennent, et sache que Dieu les a crecs de rien, et que la race des hommes est 29 arrivec ainsi a Pexistence. Ne crains pas ce bourreau, mais sois digne de tes freres et accepte la mort, afin que je te retrouve, avec tes freres, au temps de la misericorde. "

Comme elle parlait encore, le jeune 30 homme dit : " Qu’attendez-vous ? Je n’obeis pas aux ordres du roi ; j’obeis aux prescriptions de la loi qui a ete donnee par MoTse a nos peres. Et toi, Pauteur 31 ’ de tous les maux dechaines sur les Hebreux, tu n’eviteras pas le bras de Dieu. Car c’est a cause de nos peches que nous $1 souffrons ; et si, pour nous chatier et 33 nous corriger, notre Seigneur qui est vivant nous a montre un moment sa colere, il se*reconciliera avec ses serviteurs. Mais toi, 6 impie et le plus scele- 34 rat de tous les hommes, ne t’enorg-teillis pas foliement, te iivrant a de vaines esperances, quand tu leves la main contre les serviteurs de Dieu, car tu n’as pas 35 encore echappe au jugement du Dieu tout-puissant qui surveille toutes choses. Nos freres apres avoir endure une souf- 36 france passagere, sont echus a Palliancc de Dieu pour une vie etemeile ; mais toi, par le jugement de Dieu, tu porteras le juste chatiment de ton orgueil. Quant a 3 ; moi, ainsi que mes freres, je livre mon corps et ma vie pour les lois de mes peres, suppliant Dieu d’etre bientfit propice envers son peuple et dc t’amener, par les tourments et la souffrance, a confesser qu’il est le seul Dieu, et puisse, en moi $ et en mes freres, s’arr&er la colerc du Tout-Puissant, justement dechainec sur toute notre race ! " Le roi, transporte 39 de fureur, s^vit contre celui-ci plus cruellement encore que contre les autres, ne pouvant supporter qu’on se jouat de lui. Ainsi mourut ce jeune homme, pur de 4° toute idolatru et se confiant entierement au Seigneur. Enfin la mere mou- 4 1 rut la derniere, apres ses enfants. Mais en voiia assez au sujet des sacn- 4fices et des excessives cruautes if Antiochus.

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