Page:Augustin Crampon - La Bible, édition en un volume, Desclée, 1904.djvu/59

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Chap. II, 4.
Chap. III, 4.
EXODE.


’oord du fleuve. La sceur de i’enfant se tenait a quelque distance pour savoir ce qui lui arriverait

La fille de Pharaon descendit au fleuve pour faire ses ablutions, et ses compares se promenaient le long du fleuve. Vyant apercu la caisse au milieu des ro scaux, elle envoya sa servante pour la prendre. Elle Touvrit et vit I’enfant : c’otait un petit gar9on qui pleurait ; elle on eut pitie, et elle dit : * 4 Cest un enfant des Hebreux." Alors la soeur de I’enfant dit a ia fille de Pharaon : " Veux-tuque /aille te chercher une nourrice parmi les femmes des Hebreux pour ailaiter cet enfant ? " — " Va," lui dit la fille de Pharaon ; et la jeune fille alia chercher ki mere de I’enfant. La fille de Pharaon lui dit : "Emporte cet enfant et allaite- lo-moi ; je te donnerai ton salaire." La femme prit i’enfant et Fallaita. Quand il eut grandi, elle i’amena a la fille de Pharaon, et il fut pour elle comme un fils. Elle lui donna le nom de Moïse, •• car, dit-elle, je I’ai tire des eaux."[1]

11En ce temps-là, Moïse devenu grand, sortit vers ses frères, et il fut témoin de leurs pénibles travaux ; il vit un Egyptien qui frappait un Hébreu d’entre ses frères. 12Ayant tourné les yeux de côté et d’autre, et voyant qu’il n’y avait personne, il tua l’Egyptien et le cacha dans le sable. 13Il sortit encore le jour suivant, et vit deux Hébreux qui se querellaient. Il dit à l’agresseur : “ Pourquoi frappes-tu ton camarade ?” 14Et cet homme répondit : “ Qui t’a établi chef et juge sur nous ? Est-ce que tu veux me tuer, comme tu as tué l’Egyptien ?” Moïse fut effrayé, et il dit : “ Certainement la chose est connue.” 15Pharaon, ayant appris ce qui s’était passé, cherchait à faire mourir Moïse ; mais celui-ci s’enfuit de devant Pharaon ; il se retira dans le pays de Madian, et il s’assit près du puits.[2]

Le pretre de Madian avait sept filles. Elles vinrent puiser de l’eau, et elles remplirent les auges pour abreuver le troupeau de leur pere. Les bergers etant 17 arrives, les chasserent ; alors Moïse se leva, prit leur defense et fit boire leur troupeau. Quand elles furent de retour 18 auprès de Raguel, leur pere, il dit : "Pourquoi revenez-vous sitot aujour- d’hui ?" Elles répondirent : "Un Egyp- 19 tien nous a delivrees de la main des bergers, et meme il a puise pour nous de Feau- et il a fait boire le troupeau." II dit 20 a. ses filles : " Ou est-il ? Pourquoi avezvous laisse-ia cet homme ? Rappelez-le, pour qu’il prenne quelque nourriture." Muise consentit a demeurer chez cet 21 homme, qui lui donna pour femme Sephora, sa fille. Sephora enfanta un fils, 22 qu’il appela Gersam, "car dit-il, je suis un etranger sur une terre etrangere." [Elle en enfanta un autre, qu’il appela Eliezer, "car, dit-il, le Dieu de mon pere est mon secours, il m’a delivre dela main de Pharaon."][3]

Durant ces longs jours, le roi d’Egypte 23 mourut. Les enfants d’Israel, jjemissant encore sous la servitude, pousserent des cris, et ces oris, arraches par la servitude, monterent jusqu’a Dieu. Dieu en- 24 tcndit lews gemissements, et se souvint de son alliance avec Abraham, Isaac et Jacob. Dieu regarda les enfants d’Israel 25 et il les reconnut.

3° — chap, iii – iv. Vocation de Moïse. Son retour en Egypte.

3. Moïse faisait paitre le troupeau de Jéthro, son beau-père[4], prêtre de Madian. Il mena le troupeau au-delà du désert, et arriva à la montagne de Dieu, à Horeb. 2L’ange de Jéhovah[5] lui apparut en flamme de feu, du milieu d’un buisson. Et Moïse vit que le buisson était tout en feu, sans pourtant se consumer. 3Moïse se dit : “ Je veux faire un détour pour considérer cette grande vision, et voir pourquoi le buisson ne se consume point.” 4Jéhovah vit qu’il se détournait pour regarder et Dieu l’appela du milieu du buisson, et dit : “ Moïse ! Moïse !” Il répondit : “ Me

  1. 10. Moist, heV. Mosckd ; LXX, Mtoisis. Josephe (Antiq. II. ix, 6) explique ce nom par I’^gypt. m6 % eau, et uski % sauve Etymologic tres vraisembiable, admise encore par la pi u part des interpretes. Cependant plusicurs tfgyptologues modernes font venir Mots* de I’^gypt. n*is t enfant, dont la racine verbale signine prodnirt, tjctrairt.
  2. 15. Probablement Ramsès II qui, jeune encore à l’epoque de la naissance de Moïse ? était associé au gouvernement de son père Séti I. — Il s’assit près du puits (avec l’article), comme fait, en Orient, le voyageur qui désire passer la nuit dans un village : il va, vers le soir, s’asseoir près du puits, sûr que parmi les habitants qui s’y rendent à cette heure, quelqu’un lui offrira l’hospitalité.
  3. 22. La partie de ce verset renfermee entre crochets manque dans le texte hebreu et dans les plus anciens manuscrits des LXX. La Vulg. a lntercale* ici cette notice d’aprcs xviii, 4.
  4. III, 1. Beau-père. L’hebr. chothem exprime une relation formée par le mariage, le plus souvent celle de beau-père (par ex. Jug. xix, 4), quelquefois celle de beau-frère (Nombr. x, 29 : comp. Jug. i, 16 ; iv, 11). Sur la signification à donner ici, les interprètes sont partagés.
  5. 2. L’ange de Jéhovah, Jéhovah lui-même, comme le montre la suite du récit (vers. 6) et comme traduit la Vulgate.
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