Page:Augustin Crampon - Les quatre Evangiles, Tolra et Haton, 1864.djvu/272

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développée. — On ne peut donc pas douter que Luc n’ait eu l’intention d’écrire une histoire exacte et certaine. Voyons maintenant quelles garanties de capacité il nous offre.

» On accuse les historiens juifs de rechercher les miracles ; mais en avoir peur n’est pas plus raisonnable, et il est faux que nos Évangélistes aient pour le merveilleux un amour déréglé. Luc, d’ailleurs, n’était pas juif ; son nom, du moins, paraît indiquer une origine grecque, et Paul ne le met jamais au nombre des circoncis. Quoi qu’il en soit, le livre des Actes[1] révèle tant de connaissances, que son auteur ne doit pas être mis au-dessous de Josèphe pour la culture de l’esprit… La profession de cet Évangéliste nous est aussi une garantie de sa capacité. Il était médecin. Cette profession ne supposait pas sans doute à cette époque le même degré d’éducation que chez nous ; cependant les médecins appartenaient à la classe des gens instruits.

» Enfin les circonstances dans lesquelles Luc a vécu l’ont mis à portée d’emprunter tous ses renseignements aux témoins oculaires. La continuité des relations que les premières communautés chrétiennes entretenaient avec Jérusalem, y donnait fréquemment occasion de connaître des hommes de l’entourage du Seigneur… Luc devait rencontrer partout dans ses voyages des hommes tels que Barnabé et son neveu Marc. C’est ainsi qu’il vit en Syrie des disciples de Jacques et Pierre lui-même[2]. Combien de fois il dut entendre ces personnages parler de l’his-

  1. Composé aussi par saint Luc.
  2. Galat. ii, 11, 12.