Page:Augustin Crampon - Les quatre Evangiles, Tolra et Haton, 1864.djvu/305

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

20 Bienheureux, vous qui êtes pauvres, car le royaume des cieux est à vous.

21 Bienheureux, vous qui avez faim maintenant, car vous serez rassasiés.

Bienheureux, vous qui pleurez maintenant, car vous rirez.

22 Bienheureux serez-vous, lorsque les hommes vous haïront, vous repousseront de leur société, vous chargeront d’opprobres, et rejetteront votre nom comme infâme, à cause du Fils de l’homme. Réjouissez-vous en ce jour-là, et tressaillez de joie, car voici que votre récompense est grande dans le ciel : c’est ainsi que leurs pères traitaient les prophètes.

24 Mais malheur à vous, riches, car vous avez votre consolation.

25 Malheur à vous, qui êtes rassasiés, car vous aurez faim.

Malheur à vous, qui riez maintenant, car vous gémirez et vous pleurerez[1].

    tagne (Matth. v, sv.), le P. Patrizzi pense qu’il fut prononcé un peu plus tard. En effet, plusieurs circonstances paraissent différer, et l’on sait que N.-S. avait coutume de répéter certaines maximes selon que l’exigeait l'utilité de ses divers auditeurs.

  1. « Quand tout nous rit dans le monde, nous nous y attachons trop facilement ; le charme est trop puissant, et l’enchantement est trop fort Ainsi, mes Frères, si Dieu nous aime, croyez qu’il ne permet pas que nous dormions à notre aise dans ce lieu d’exil. Il nous trouble dans nos vains divertissements, il interrompt le cours de nos imaginaires félicités, de peur que nous ne nous laissions entraîner aux fleuves de Babylone, c’est-à-dire au courant des plaisirs qui passent. Croyez donc très-certainement, ô enfant de la Nouvelle Alliance, que lorsque Dieu vous envoie des afflictions, c’est qu’il veut briser les liens qui vous attachaient au monde et vous rappeler à votre patrie. Le soldat est trop lâche qui veut toujours être à l’ombre, et c’est trop délicat que de vouloir vivre à son aise et en ce monde et en l’autre. Ne t’étonne donc pas, chrétien, si Jésus-Christ te donne part à ses souffrances, afin de t’en donner à sa gloire. » Bossuet.