Page:Augustin Crampon - Les quatre Evangiles, Tolra et Haton, 1864.djvu/334

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heur à vous, Pharisiens, qui payez la dîme de la menthe, de la rue et de toutes les herbes, et qui n’avez nul souci de la justice et de l’amour de Dieu ! C’est là ce qu’il fallait pratiquer, sans omettre le reste. Malheur à vous, Pharisiens, qui aimez qu’on vous donne les premiers sièges dans les synagogues, et qu’on vous salue dans les places publiques ! Malheur à vous, parce que vous ressemblez à des sépulcres qui ne paraissent point, et sur lesquels les hommes marchent sans le savoir[1] !

45 Alors un Docteur de la Loi prenant la parole, lui dit : Maître, en parlant de la sorte, vous nous outragez aussi. Jésus répondit : Et à vous aussi, Docteurs de la Loi, malheur, parce que vous chargez les hommes de fardeaux qu’ils ne peuvent porter, et que vous ne les touchez pas même du doigt ! Malheur à vous, qui bâtissez des tombeaux aux prophètes, et ce sont vos pères qui les ont tués ! Certes, vous montrez bien que vous consentez aux œuvres de vos pères ; car eux les ont tués, et vous, vous leur bâtissez des tombeaux[2]. C’est pourquoi la Sagesse de Dieu a dit : Je leur enverrai des prophètes et des apôtres, et ils tueront les uns, et poursuivront les autres : afin qu’on redemande à cette génération le sang de tous les prophètes qui a été répandu depuis la création du monde, depuis le sang d’Abel jusqu’au sang de Zacharie, qui a été tué entre l’autel et le temple. Oui, je vous le dis, ce sang sera redemandé à cette génération. Malheur à vous,

  1. Parce que la chaux ne les a pas blanchis. Sens : Votre doctrine et vos maximes, sous une apparence de perfection, sont fausses et perverses. L’expression diffère, mais la pensée générale est à peu près la même que Matth. xxiii, 27.
  2. Ironie ; c’est comme si Notre-Seigneur disait : Vous achevez ce qu’ils ont commencé.