Page:Augustin Crampon - Les quatre Evangiles, Tolra et Haton, 1864.djvu/360

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

avait dans une ville un juge qui ne craignait point Dieu, et ne se souciait point des hommes. Dans cette même ville était une veuve qui venait à lui, disant : Faites-moi justice de mon adversaire. Et pendant longtemps il ne le voulut point ; mais enfin il dit en lui-même : Quoique je ne craigne pas Dieu et ne me soucie point des hommes, cependant, parce que cette veuve m’importune, je lui ferai justice, afin qu’elle ne m’accable plus de ses continuelles instances. Vous entendez, ajouta le Seigneur, ce que dit ce juge inique. Et Dieu ne vengerait pas ses élus qui jour et nuit crient vers lui, et il différerait de les secourir ? Je vous le dis, il les vengera bientôt. Mais, lorsque le Fils de l’homme viendra, trouvera-t-il de la foi sur la terre[1] ?

9 A quelques-uns qui se confiaient en eux-mêmes, comme étant justes, et méprisaient les autres, il dit encore cette parabole : Deux hommes montèrent au temple pour prier, un Pharisien et un publicain. Le Pharisien, debout, priait ainsi en lui-même : Mon Dieu, je vous rends grâces de ce que je ne suis pas comme les autres hommes, qui sont voleurs, injustes et adultères, ni comme ce publicain. Je jeûne deux fois la semaine[2] ; je paie la dîme de tout ce que

    séchée (Ps. cxlii, 6). Seigneur, je n’ai pas besoin de vous prier : mon besoin vous prie, mon indigence vous prie, ma nécessité vous prie. Tant que cette disposition dure, on prie sans prier, et Dieu entend ce langage. Voilà une des manières de prier toujours, et peut-être la plus efficace. » Bossuet.

  1. Cette réflexion indique que la parabole précédente se rapporte en premier lieu aux épreuves que le petit nombre des fidèles auront à souffrir, dans les derniers temps, de la part des ennemis de Jésus-Christ, et dont, après une prière persévérante, ils seront tout à coup délivrés par l’apparition du Fils de l’homme.
  2. Les Israélites pieux observaient chaque semaine deux jours de jeûne, le lundi et le jeudi, et cette pratique de mortification inspirait un grand orgueil aux Pharisiens.