Page:Augustin Crampon - Les quatre Evangiles, Tolra et Haton, 1864.djvu/384

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la mort. Je le renverrai donc après l’avoir fait châtier[1]. Or il était obligé de leur accorder la délivrance d’un prisonnier à la fête de Pâque. Mais la foule tout entière s’écria : Faites mourir celui-ci, et donnez-nous Barabbas : lequel, à cause d’une sédition qui s’était faite dans la ville, et d’un meurtre, avait été mis en prison. Pilate leur parla de nouveau, voulant délivrer Jésus ; mais ils répondirent par cette clameur : Crucifiez-le, crucifiez-le. Pour la troisième fois, Pilate leur dit : Qu’a-t-il donc fait de mal ? Je ne trouve rien en lui qui mérite la mort. Ainsi je le ferai châtier et le renverrai. Mais ils insistaient avec de grands cris, demandant qu’il fût crucifié, et leurs clameurs s’élevaient de plus en plus. Alors Pilate ordonna que ce qu’ils demandaient fût exécuté. Il leur délivra, selon leur désir, celui qui avait été mis en prison pour meurtre et sédition, et il abandonna Jésus à leur volonté.

26 Comme ils l’emmenaient, ils prirent un certain Simon de Cyrène, qui revenait des champs, et ils lui mirent la croix sur les épaules, pour la porter derrière Jésus. Or, une grande foule de peuple et des femmes le suivaient, pleurant et se lamentant[2]. Jésus se tournant vers elles, leur dit : Filles de Jérusalem, ne pleurez point sur moi, mais pleurez sur vous-mêmes et sur vos enfants ; car voici que des jours viendront[3] où l’on dira : Heureuses les stériles, heureuses les entrailles qui n’ont point enfanté et les mamelles qui

  1. Flageller.
  2. Une tradition très-ancienne rapporte qu’une de ces femmes, nommée Bérénice ou Véronique (c’est le même nom), s’avança jusqu’à Jésus, et lui essuya avec un mouchoir son visage ruisselant de sueur, de sorte que l’empreinte de la face adorable y resta imprimée en traits sanglants.
  3. Le siége et la prise de Jérusalem par Titus.