Page:Augustin Crampon - Les quatre Evangiles, Tolra et Haton, 1864.djvu/474

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jours ce qui lui plaît[1]. Comme il disait ces choses, plusieurs crurent en lui.

31 Jésus dit donc aux Juifs qui croyaient en lui : Si vous demeurez fermes dans ma parole, vous serez mes véritables disciples, et vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres[2]. Ils lui répondirent : Nous sommes de la race d’Abraham, et ne fûmes jamais esclaves de personne[3] ; comment dites-vous : Vous serez libres ? Jésus leur répondit : En vérité, en vérité, je vous le dis, quiconque pèche est esclave du péché[4]. L’esclave ne demeure pas toujours dans la maison ; mais le fils y demeure toujours[5]. Si donc le Fils vous rend libres, vous serez vraiment libres[6]. Je sais que vous êtes enfants d’Abraham ; mais vous cherchez à me faire mourir, parce que ma parole n’entre point en vous. Moi, ce que j’ai vu dans mon Père, je le dis ; et vous, ce que vous avez vu dans votre père[7],

  1. Le P. Patrizzi pense que les mots : Et celui — laissé seul, forment une espèce de parenthèse. Ad. Maier : La preuve et la marque que mon Père est avec moi, c’est que je fais toujours ce qui lui plaît.
  2. La vérité, toute ma doctrine. — Libres de la tyrannie du péché et des passions mauvaises.
  3. S’ils l’entendent de la liberté politique, l’orgueil national les aveugle étrangement, dit saint Chrysostome, car ils ont eu pour maîtres les Égyptiens, les Chaldéens, les Perses, les Grecs et les Romains. D’autres pensent qu’ils parlent de la liberté spirituelle, en ce sens qu’ils auraient toujours adoré le seul Dieu véritable.
  4. Et des passions.
  5. Notre-Seigneur sous-entend la seconde partie de la comparaison : Ainsi celui qui est esclave du péché n’a pas le droit de demeurer toujours dans la maison de Dieu ; il doit en être chassé. Application aux Juifs : Les Juifs ne feront plus partie du royaume de Dieu. — Le fils : sous ces expressions générales, c’est le Fils de Dieu qu’il faut voir.
  6. « Et quelle liberté vous donnera-t-il, sinon celle qu’il a voulue pour lui-même ? C’est-à-dire d’être dépendant de Dieu seul, dont il est si doux de dépendre, et le service duquel vaut mieux qu’un royaume, parce que cette même soumission qui nous met au-dessous de Dieu nous met en même temps au-dessus de tout. » Bossuet.
  7. Le démon.