Page:Augustin Crampon - Les quatre Evangiles, Tolra et Haton, 1864.djvu/533

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donc à Pilate : N’écrivez point : Le roi des Juifs, mais que lui-même a dit : Je suis le roi des Juifs. Pilate répondit : Ce qui est écrit est écrit[1].

23 Les soldats, après l’avoir crucifié, prirent ses vêtements (et ils en firent quatre parts, une pour chaque soldat) et sa tunique. C’était une tunique sans couture, d’un seul tissu depuis le haut jusqu’en bas. Ils se dirent donc entre eux : Ne la divisons point, mais tirons au sort à qui elle sera : afin que s’accomplît cette parole de l’Écriture : « Ils se sont partagé mes vêtements, et ils ont jeté ma robe au sort. » C’est ce que firent les soldats.

25 Debout près de la croix de Jésus étaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Cléophas[2],

    d’après Luc, xxiii, 38, que les trois inscriptions étaient composées avec trois sortes de caractères, mais dans la même langue. Malheureusement la relique de Rome est trop défigurée pour fournir un argument décisif ; le premier sentiment, néanmoins, est de beaucoup le plus commun et le plus probable.

  1. « Écrirez donc, ô Pilate, les paroles que Dieu vous dicte, et dont vous n’entendez pas le mystère. Quoi que l’on puisse alléguer, gardez-vous de changer ce qui est déjà écrit dans le ciel : que vos ordres soient irrévocables parce qu’ils sont faits en exécution d’un arrêt immuable du Tout-Puissant. Que la royauté de Jésus soit écrite en langue hébraïque, qui est la langue du peuple de Dieu, et en la langue grecque, qui est la langue des doctes et des philosophes, et en la langue romaine, qui est celle de l’empire et du monde. Et vous, ô Grecs, inventeurs des arts ; vous, ô Juifs, héritiers des promesses ; vous, Romains, maîtres de la terre, venez lire cet admirable écriteau. Fléchissez le genou devant votre Roi. Bientôt, bientôt, vous verrez cet homme, abandonné de ses propres disciples, ramasser tous les peuples sous l’invocation de son nom. Bientôt les nations incrédules auxquelles il étend ses bras, viendront recevoir parmi ses embrassements paternels cet aimable baiser de paix qui, selon les prophéties anciennes, les doit réconcilier au vrai Dieu qu’elles ne connaissaient pas. Bientôt ce Crucifié sera couronné d’honneur et de gloire. » Bossuet.
  2. La mère des apôtres saint Jacques le Mineur et saint Jude Thaddée. S. Marc (xv, 40) et S. Luc (xxiii, 49) disent de loin ; mais les moments ne sont pas les mêmes : il y a entre les deux situations un intervalle de trois heures, pendant lesquelles les ténèbres se répandirent sur la Terre.