Page:Augustin Crampon - Les quatre Evangiles, Tolra et Haton, 1864.djvu/539

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frères[1], et dites-leur : Je monte vers mon Père et votre Père, mon Dieu et votre Dieu. Marie-Madeleine vint aux disciples, disant : J’ai vu le Seigneur, et il m’a dit cela.

19 Sur le soir du même jour, qui était le premier de la semaine, les portes du lieu où les disciples se trouvaient rassemblés étant fermées de peur des Juifs, Jésus vint, et debout au milieu d’eux[2], il leur dit : La paix soit avec vous. Ce qu’ayant dit, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur[3]. Il leur dit de nouveau : La paix soit avec vous. Comme mon Père vous a envoyés, moi aussi je vous envoie[4]. Ayant dit ces paroles, il souffla sur eux et leur dit : Recevez l’Esprit-Saint[5]. Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis ; et ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus[6].

  1. Ne me touchez point, ne vous arrêtez pas si longtemps à embrasser mes genoux ; vous pourrez le faire plus tard à loisir, car je suis encore pour quelque temps sur la terre. — Mes frères : que les Apôtres ne craignent plus, ils sont mes frères : mon Père par nature est leur Père par adoption ; bientôt je remonterai au ciel, et je leur préparerai une place. Cette recommandation n’exclut pas celle que rapporte saint Matth. xxviii, 10.
  2. Jésus se trouva tout à coup au milieu de ses disciples, son corps glorieux, doué de subtilité, selon le langage des théologiens, n’étant arrêté par aucun obstacle.
  3. Son côté : saint Luc (xxiv, 39, 40) parle aussi de ses pieds. Notre-Seigneur voulut, dit saint Ambroise, porter dans son corps glorieux les cicatrices de ses plaies, comme des trophées de sa victoire sur la mort, l’enfer et le péché ; il les conserve jusque dans le ciel, afin de montrer continuellement à son Père le prix de notre rédemption, et de nous obtenir tout, en intercédant par elles en notre faveur. — Le Seigneur, et en le reconnaissant à ses plaies.
  4. Avec la même autorité et pour la même fin.
  5. Ce souffle était le symbole de la communication de l’Esprit-Saint.
  6. S’il était possible d’élever un doute sur le sens naturel de ces paroles, l’Église, infaillible dans ses décisions, l’aurait fait disparaître par l’interprétation qu’elle en a donnée : « Si quel-