Page:Augustin Crampon - Les quatre Evangiles, Tolra et Haton, 1864.djvu/96

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lemi[1] ; Thomas et Matthieu le publicain ; Jacques[2], fils d’Alphée, et Thaddée[3] ; Simon le Zélé[4], et Judas Iscariote[5], qui le trahit.

5 Jésus envoya ces douze, après leur avoir donné ses instructions[6] : N’allez point, leur dit-il, vers les Gentils, et n’entrez point dans les villes des Samaritains[7] ; mais plutôt allez aux brebis perdues de la maison d’Israël. Partout, dans vos courses, annoncez que le royaume des cieux est proche. Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, chassez les démons : vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement[8].

  1. C’est-à-dire fils de Tholomé ; on croit que c’est le Nathanaël dont parle saint Jean (i, 46 ; xxi, 2).
  2. Surnommé le Mineur, fils d’Alphée, autrement Cléophas ou Klopas (trois formes différentes du même nom). Sa mère, nommée Marie, était la sœur de la sainte Vierge (Jean, xix, 25). Il est l’auteur de la Ire Épître catholique.
  3. En gr. et Lebbée, surnommé Thaddée. C’est le même que Jude, frère de Jacques le Mineur, et auteur de l’Épître qui porte son nom. Lebbée (de l’hébr. leb, cœur, courage) et Thaddée (de l’hébr. thad, poitrine) signifient également le courageux.
  4. Ou le Zélote (comp. Luc, vi, 15 ; Act. i, 13). On ne sait pas pourquoi on lui a donné ce surnom, qui n’est d’ailleurs que la traduction grecque de son nom.
  5. C’est-à-dire homme de Carioth (Kerioth), ville de la tribu de Juda, à une journée au-delà d’Hébron ; aujourd’hui Kurietein ou Kereiten. Peut-être a-t-il reçu ce surnom, parce que seul il était né en Judée, tandis que les autres apôtres étaient originaires de la Galilée.
  6. Saint Matthieu rassemble ici diverses instructions données par Notre-Seigneur, soit aux Apôtres, soit aux soixante-douze disciples. Comp. Marc, vi, 7-13 ; ix, 37, 41 ; xiii, 9-13 ; Luc, ix, 2-6 ; xii, 2-12 ; xiv, 26, 27 ; xxi, 12-18.
  7. En gr. dans une, c’est-à-dire aucune ville des Samaritains : voy. Jean, iv, 9. C’est parmi les Juifs que le Messie était né ; il convenait donc qu’ils fussent les premiers invités au salut. Notre-Seigneur voulait sans doute aussi éviter, au commencement de sa mission, toute complication résultant de rivalités et de jalousies nationales. Au reste, bientôt tomberont toutes les barrières : Juifs, Samaritains, Gentils, tous les hommes sans exception seront évangélisés.
  8. Notre-Seigneur ne veut pas que ses ministres profitent, pour s’enrichir, des pouvoirs et des dons qu’ils ont reçus de l’Esprit-Saint ; mais il déclare (v. 10) qu’ils sont « dignes qu’on les nourrisse. »