Page:Augustin Crampon - Traduction de la Bible - Desclée 1923.djvu/1619

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

la Loi, te jugera, toi qui, avec la lettre de la Loi et la circoncision, transgresses la Loi. 28 Le vrai Juif, ce n’est pas celui qui l’est au dehors, et la vraie circoncision, ce n’est pas celle qui paraît dans la chair. 29 Mais le Juif, c’est celui qui l’est intérieurement, et la circoncision, c’est celle du cœur, dans l’esprit, et non dans la lettre : ce Juif aura sa louange, non des hommes, mais de Dieu.

3. Quel est donc l’avantage du Juif ? ou quelle est l’utilité de la circoncision ?[1] 2 Cet avantage est grand de toute manière. Et d’abord c’est qu’à eux ont été confiés les oracles de Dieu. 3 Mais quoi ? Si quelques-uns n’ont pas cru, leur incrédulité anéantira-t-elle la fidélité de Dieu ? 4 Loin de là ! Mais plutôt que Dieu soit reconnu pour vrai, et tout homme pour menteur, selon qu’il est écrit : « Afin, ô Dieu, que tu sois trouvé juste dans tes paroles et que tu triomphes lorsqu’on te juge.[2] » 5 Mais si notre injustice démontre la justice de Dieu, que dirons-nous ? Dieu n’est-il pas injuste en donnant cours à sa colère ? 6 (je parle à la manière des hommes.) Loin de là ! Autrement, comment Dieu jugera-t-il le monde ? 7 Car si, par mon mensonge, la vérité de Dieu éclate davantage pour sa gloire, pourquoi, après cela, suis-je moi-même condamné comme pécheur ? 8 Et pourquoi ne ferions-nous pas le mal afin qu’il en arrive du bien, comme la calomnie nous en accuse, et comme quelques-uns prétendent, que nous l’enseignons ? ceux-là, leur condamnation est juste !

9 Eh bien donc ? Avons-nous quelque supériorité ? Non, aucune ; car nous venons de prouver que tous, Juifs et Grecs sont sous le péché[3], 10 selon qu’il est écrit : « Il n’y a point de juste, pas même un seul[4] ; 11 il n’y en a point qui ait de l’intelligence, il n’y en a point qui cherche Dieu. 12 Tous sont sortis de la voie, tous sont pervertis ; il n’y a personne qui fasse le bien, pas même un seul. » 13 « Sépulcre ouvert est leur gosier ; ils se servent de leurs langues pour tromper. » « Un venin d’aspic est sous leurs lèvres. » 14 « Leur bouche est pleine de malédiction et d’amertume. » 15 « Ils ont les pieds agiles pour répandre le sang. 16La désolation et le malheur sont dans leurs voies. 17 Ils ne connaissent pas le chemin de la paix. » 18 « La crainte de Dieu n’est pas devant leurs yeux. »

19 Or nous savons que tout ce que dit la Loi, elle le dit à ceux qui sont sous la Loi, afin que toute bouche soit fermée, et que le monde entier soit sous le coup de la justice de Dieu. 20 En effet, nul homme ne sera justifié devant lui par les œuvres de la Loi, car la loi ne fait que donner la connaissance du péché.


B. — Preuve de la justification par la foi en Jésus-Christ.
Chap. iii, 21 — iv, 25 : a) La véritable justice est gratuitement conférée à tous par le moyen de la foi en Jésus-Christ, à l’exclusion du mérite antérieur des œuvres (iii, 21-30). — b) Cette doctrine est enseignée dans l’Écriture : exemple d’Abraham justifié non par les œuvres, mais par la foi (iii, 31 — iv, 8), et avant qu’il fût circoncis (9-12). Héritage messianique et postérité, promis à sa foi (13-25).

21 Mais maintenant, sans la Loi, a été manifestée une justice de Dieu à laquelle rendent témoignage la Loi et les Prophètes, 22 justice de Dieu par la foi en Jésus-Christ pour tous ceux et à tous ceux qui croient ; il n’y a point de distinction, 23 car tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu ; 24 et ils sont justifiés gratuitement par sa grâce, par le moyen de la rédemption qui est en Jésus-Christ. 25 C’est lui que Dieu a donné comme victime propitiatoire par son sang moyennant la foi, afin de manifester sa justice, ayant, au temps de sa patience, laissé impunis les péchés précédents[5], 26 afin, dis-je de manifester sa

  1. S. Paul répond ici à une objection.
  2. Ps. li (50), 6 cité d’après les LXX. Averti de son crime par Nathan (II Sam. xii, 7 sv.) David le déteste ; il exprime l’espoir qu’il en obtiendra le pardon, en considération de son repentir et de la gloire qui en rejaillira sur la justice divine. — Que tu triomphes. En hébr. que tu sois trouvé pur lorsque tu juges. Sens : David confesse humblement son péché afin qu’il apparaisse à tous que Dieu est irréprochable dans le jugement sévère qu’il vient de porter contre lui.
  3. Avons-nous quelque supériorité ? La Vulg. ajoute : sur eux.
  4. Les passages groupés ici (vers. 10-18) sont empruntés à divers Psaumes (Ps. xiv, 3 ; v, 10 ; cxl, 4 ; x, 7)et à Isaïe, lix, 7 ; Prov. 1, 16 etc. Mais à la suite du verset 3 tiré par S. Paul du Ps. xiii, les copistes ont introduit par inadvertance dans ce Psaume (Vulg.) toutes les autres citations de l’Épître.
  5. Vulgate pour la rémission… Mais le grec porte : dia tèn paresin, ayant laissé passer, tandis que l’idée de rémission est exprimée ailleurs par aphesis (Col. i, 14 ; Hébr. ix, 22 ; x, 18. Comp. Matth. xxvi, 28 Marc, i, 4 ; Luc, i, 77 etc.).