Page:Augustin Crampon - Traduction de la Bible - Desclée 1923.djvu/1625

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dans la chair ne sauraient plaire à Dieu. 9 Pour vous, vous ne vivez point dans la chair, mais dans l’Esprit, si du moins l’Esprit de Dieu habite en vous. Si quelqu’un n’a pas l’Esprit du Christ, il ne lui appartient pas. 10 Mais si le Christ est en vous, le corps, il est vrai, est mort à cause du péché, mais l’esprit est vie à cause de la justice. 11 Et si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité le Christ d’entre les morts rendra aussi la vie à vos corps mortels, à cause de son Esprit qui habite en vous[1].

12 Ainsi donc, mes frères, nous ne sommes point redevables à la chair pour vivre selon la chair. 13 Car si vous vivez, selon la chair, vous mourrez ; mais si, par l’Esprit, vous faites mourir les œuvres du corps, vous vivrez ; 14 car tous ceux qui sont conduits par l’Esprit de Dieu sont fils de Dieu. 15 En effet, vous n’avez point reçu un Esprit de servitude, pour être encore dans la crainte ; mais vous avez reçu un Esprit d’adoption, en qui nous crions : Abba ! Père ![2] 16 Cet Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu[3]. 17 Or, si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers, héritiers de Dieu et cohéritiers du Christ, si toutefois nous souffrons avec lui, pour être glorifiés avec lui. 18 Car j’estime que les souffrances du temps présent sont sans proportion avec la gloire à venir qui sera manifestée en nous.

19 Aussi la création attend-elle avec un ardent désir la manifestation des enfants de Dieu[4]. 20 La création, en effet, a été assujettie à la vanité, — non de son gré, mais par la volonté de celui qui l’y a soumise[5], — avec l’espérance 21 qu’elle aussi sera affranchie de la servitude de la corruption, pour avoir part à la liberté glorieuse des enfants de Dieu. 22 Car nous savons que, jusqu’à ce jour, la création tout entière gémit et souffre les douleurs de l’enfantement.

23 Et ce n’est pas elle seulement ; nous aussi, qui avons les prémices de l’Esprit, nous gémissons en nous-mêmes, attendant l’adoption [des enfants de Dieu], la rédemption de notre corps. 24 Car c’est en espérance que nous sommes sauvés. Or, voir ce qu’on espère, ce n’est plus espérer : car ce qu’on voit pourquoi l’espérer encore ? 25 Mais si nous espérons ce que nous ne voyons pas, nous l’attendons avec patience.

26 De même aussi l’Esprit vient en aide à notre faiblesse, car nous ne savons pas ce que nous devons, selon nos besoins, demander dans nos prières. Mais l’Esprit lui-même prie pour nous par des gémissements ineffables[6] ; 27 et celui qui sonde les cœurs connaît quels sont les désirs de l’Esprit ; il sait qu’il prie selon Dieu pour des saints.

28 Nous savons d’ailleurs que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son éternel dessein. 29 Car ceux qu’il a connus d’avance, il les a aussi prédestinés à être conformes à l’image de son Fils, afin que son Fils soit le premier-né d’un grand nombre de frères. 30 Et ceux qu’il a prédestinés, il les a aussi appelés ; et ceux qu’il a appelés, il les a aussi justifiés ; et ceux qu’il a justifiés il les a glorifiés.

31 Que dirons-nous donc après cela ? Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous[7] ? 32 Lui qui n’a pas épargné son propre Fils, mais qui l’a livré à la mort pour nous tous, comment avec lui ne nous donnera-t-il pas toutes choses ? 33 Qui accusera des élus de Dieu ? C’est Dieu qui les justifie ! 34 Qui les condamnera ? Le Christ est mort, bien plus il est ressus-

  1. 11. Si l’Esprit du Père qui, etc. Jésus, comme Dieu, est sorti du tombeau par sa propre vertu (Jean, x , 18) ; comme homme, sa résurrection est l’œuvre du Père, auquel on attribue les œuvres de puissance. — A cause de l'Esprit-Saint, dont l’habitation dans notre âme communique au corps lui-même un principe d'immortalité.
  2. Un Esprit d’adoption, l’Esprit-Saint donné aux fils adoptifs (Gal. iv, 6), comme sceau de leur adoption et comme gage de l’héritage céleste (Eph. i, 13 sv.) .
  3. L’Esprit-Saint qui opère en nous excite ce mouvement d’amour et nous rend ainsi un témoignage immédiat de notre amitié avec Dieu et de notre filiation divine.
  4. Avec un ardent désir. La Vulg. assez faiblement : est dans l’attente.
  5. Les créatures sont assujetties à la vanité, à la caducité ou bien aux vaines fantaisies et aux passions dépravées de l’homme pécheur, contraintes de servir à ses viles satisfactions et à ses vices, au lieu d’atteindre la fin pour laquelle Dieu les avait faites, c.-à-d. le glorifier par l’entremise de l’homme. Comp. Eph. iv, 17. D’après le texte, l’état de souffrance, de violence dans lequel se trouve actuellement la création ne lui est pas naturel.
  6. Ineffables, inexprimables, ou inexprimés.
  7. Après cela, ou à ce propos, relativement à ces choses. Le chrétien n’a donc plus rien à craindre, mais tout à espérer, son salut éternel reposant sur le fondement inébranlable de l’amour de Dieu et de J. - C.
      Les vers. 33-43 pourraient être ponctués : Qui accusera les élus de Dieu ? Sera-ce Dieu qui les justifie ? Qui les condamnera ? Sera-ce le Christ qui est mort ? etc.