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L’OISEAU BLEU.

paysanne, avec ses cheveux épars et mêlés, qui cachaient son visage, commença son voyage seule et à pied.


Elle marchait le plus vite possible ; mais ne sachant où elle devait tourner ses pas, elle craignait toujours d’aller d’un côté, pendant que son aimable roi serait de l’autre. Un jour qu’elle s’était arrêtée au bord d’une fontaine, dont l’eau argentée bondissait sur de petits cailloux, elle eut envie de se laver les pieds ; elle s’assit sur le gazon, elle releva ses blonds cheveux avec un ruban, et mit ses pieds dans le ruisseau : elle ressemblait à Diane qui se baigne au retour d’une chasse. Il passa dans cet endroit une petite vieille toute voûtée, appuyée sur un gros bâton ; elle s’arrêta, et lui dit : Que faites-vous là, ma belle fille, vous êtes bien seule ? —