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LA CHATTE BLANCHE.

presque plus ; il alla chez elle, il lui fit mille reproches de souffrir que le destin le persécutât, sans le secourir. Comment voulez-vous que je fasse ? lui dit-elle, vous avez irrité mes sœurs ; elles ont autant de pouvoir que moi, et rarement nous agissons les unes contre les autres. Songez à les apaiser en leur donnant votre fille, cette petite princesse leur appartient.


Le roi mon père m’aimait chèrement ; mais ne voyant point d’autre moyen de se délivrer du fatal dragon, il dit à son amie qu’il voulait bien me donner aux fées, puisqu’elle assurait que je serais chérie et traitée en princesse de mon rang ; qu’il ferait aussi revenir la reine, et qu’elle n’avait qu’à lui dire à qui il me confierait pour me porter au château de féerie. — Il faut, lui dit-elle, la porter dans son berceau sur la montagne de fleurs, vous pourrez même rester aux environs, pour être spectateur de la fête qui se passera. Le roi lui dit que dans huit jours il irait avec la reine, qu’elle en avertît ses sœurs les fées.

Dès qu’il fut de retour au palais, il renvoya querir la reine, avec autant de tendresse et de pompe qu’il l’avait