Page:Aulu-Gelle - Œuvres complètes, éd. Charpentier et Blanchet, 1919, I.djvu/272

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retourner Targument, ce n*est pas dire que rhomme marié se met à l'abri du danger qui existe, c'est dire qu'il est exempt de ceux qui ne le menacent point. Pour soutenir l'argument de Bias, il suffît de répéter que l'homme qui se marie s'expose né- cessairement à l'un ou à l'autre de ces deux inconvénients : Il aura ou une femme débauchée, ou une furie. Noire ami Favori- nus, entendant un jour citer ce syllogisme de Bias, dont le pre- mier membre est : « Tu prendras une femme jolie ou laide, » dit que cette distinction n'était ni juste ni concluante, attendu qu'il n'était pas absolument nécessaire d'admettre l'une ou l'autre (le ces deux afGrmations ; et qu'ainsi la règle exigée pour les pré- misses de cette nature n'était pas observée. En effet, dit-il, le syllogisme de Bias semble nf comprendre que les femmes qui atteignent le dernier degré en beauté ou en laideur. Mais entre ces deux affirmations, il est un ràoyen terme, auquel Bias n'a pas songé; entre la très-belle femme et la femme très-laide, il y a celle dont les charmes sont ordinaires, et qui n'attire pas les re- gards ni n'inspire d'aversion. Ainsi, dans sa Ménalippe, Q. Ennius se sert d'une expression fort élégante, sfafa, beauté modeste, pour désigner cette femme qui ne sera ni une infidèle ni une furie. Favorinus avait trouvé pour cette beauté modeste un mot fort