Page:Aulu-Gelle - Œuvres complètes, éd. Charpentier et Blanchet, 1919, I.djvu/274

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presque la vie. Cn. Névius, dans son poëme sur les Guerres pu- niques, donne ce nom à Jupiter. Nos ancêtres, qui avaient cou- tume de rendre homgiage à certaines divinités pour en obtenir des bienfaits ; qui, par des sacrifices, cherchaient à en apaiser d'autres dont ils redoutaient le courroux, ayant formé, comme nous venons de le voir, les mots Jbvts et Dijwis de juvare, ap- pelèrent V^&vis le dieu qui, privé du pouvoir de faire le bien aux hommes, avait celui de leur nuire. La particule ve, qui dans plusieurs mots s'écrit autrement, avec un a intercalé entre les deux lettres qui la composent, a deux sens bien différents. Elle est augmentative et privative, comme beaucoup d'autres parti- cules. Voilà pourquoi beaucoup de mots qui commencent par cette particule ont un sens vraisemblable et susceptible de rece- voir deux interprétations bien opposées, comme vescas, velie- mens et vegrandis, dont j'ai parlé ailleurs plus en détail. Mais dans vesaniLs et vecors, la particule n'a qu'un sens ; elle est priva- tive, arcprjTcxov poptov, commc discut les Grecs. La statue du dieu Vejovis, qui est dans le temple dont je viens de parler, tient à la main des flèches qui sont les attributs d'une divinité malfaisante : cet attribut a fait croire à beaucoup de gens que cette divinité n'était autre qu'Apollon. D'après le rite sacré, on