Page:Aulu-Gelle - Œuvres complètes, éd. Charpentier et Blanchet, 1919, I.djvu/321

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cessaire Tapplication d'un châtiment rigoureux : alors il n*y a point de motif suffisant pour infliger une peine. Presque tous lés philosophes, en plusieurs endroits de leurs écrits, et parmi eux, Taurus mon maître, dans le premier livre de ses commentaires sur le Gorgias de Platon, ont admis ces trois manières de punir.- Mais Platon déclare ouvertement qu'il n'en admet que deux : la première, celle qu'on emploie pour corriger, et la troisième, celle qui a pour but d'intimider par l'exemple. Voici un passage du Gorgias où Platon fait cette distinction : a Or, ce qui convient à tout être soumis au châtiment par un juge qui sait l'appliquer avec justice, c'est de devenir meilleur et de retirer ainsi quelque utilité de sa peine, ou de servir au moins d'exemple aux autres, afin qu'étant témoins de ce qu'il souffre, la crainte d'un sort pa- reil les rende plus sages. »

Il est facile de voir que Platon ne prend pas ici recopia dans le sens restreint que lui donnent quelques philosophes el que je viens de faire connaître, mais dans un sens général, celui de pu- nition. A-t-il omis le second genre de peine, celui qui a pour but de mettre à couvert la dignité de l'offensé, j^arce qu'il le regar- dait comme de peu d'importance et ne méritant pas une discus- sion spéciale ; ou ne voyait-il pas la nécessité de s'en occuper dans un sujet où il ne s'agit pas des châtiments infligés ici-bas