Page:Aulu-Gelle - Œuvres complètes, éd. Charpentier et Blanchet, 1919, I.djvu/342

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tablir et d'affirmer que tout homme qui veut malfaire ne doit être puni que s'il exécute son projet. » Voici, à ce sujet, les pa- roles mêmes de M. Caton : « Ceux qui accusent avec le plus de violence les Rhodiens disent qu'ils ont voulu devenir nos enne- * mis. Mais qui de nous , pour ce qui le concerne , regardera comme juste de punir un désir coupable? Personne, sans doute; du moins, je ne le crois pas. »

Un peu plus bas, il ajoute : « Je le demande,. où trouver la loi tyrannique qui dise : Si quelqu'un veut faire telle action, ii payera mille deniers, ou la moitié si c'est un membre de la famille; celui qui désirera posséder plus de cinq cents arpents de terre sera condamné à telle amende; celui qui désirera avoir plus de troupeaux que la loi ne le permet subira telle puni- tion? Certes, il n'est aucun de nous qui ne désire accroître ses richesses, et personne ne songe à nous en faire un crime. » L'o- rateur dit encore : « S'il n'est pas juste de récompenser l'homme qui prétend avoir voulu bien faire, et qui pourtant n'a rien fait, faudra-t-il donc punir les Rhodiens, non parce qu'ils ont malfait, mais parce qu'on les accuse d'avoir voulu malfaire? »

Tels sont, d'après TuUius Tiron, les arguments par lesquels M. Caton prétend soutenir et prouver qu'on ne doit pas punir