Page:Aulu-Gelle - Œuvres complètes, éd. Charpentier et Blanchet, 1919, I.djvu/345

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justice, mais que de vains désirs ne peuvent être atteints ni par les lois ni parles châtiments; tantôt^ comme s'il reconnaissait la culpabilité des Rhodiens, il demande .grâce pour eux, en s'effor- çant de démontrer les avantages de la clémence. Si les Romains ne pardonnent pas, il craint quelque malheur imprévu; la clé- mence, au contraire, ne peut que consolider la grandeur du peuple romain.

Quant au reproche d'orgueil, un des griefs adressés aux Rho- diens, c'est par une réponse admirable, et dont la forme est presque divine, que Caton le repousse et le fait tomber. Je ci- terai ses expressions mêmes, puisque Tiron les a passées sous silence : « On reproche, dit-il, aux Rhodiensde se montrer trop orgueilleux ; plaise au ciel que ni moi ni les miems ne méritions un tel reproche; mais qu'ils aient ce défaut, que nous importe? Verriez-vous donc avec colère qu'un peuple fût plus orgueilleux que nous? »

Quoi de plus mordant et de plus fort que cette apostrophe adressée aux hommes les pli\^ orgueilleux, et qui aiment chez eux-mêmes cette fierté qu'ils ne pouvaient souffrir chez les autres? On doit encore remarquer que, dans tout ce discours, Caton met en usage toutes les armes, toutes les ressources de la