Page:Aulu-Gelle - Œuvres complètes, éd. Charpentier et Blanchet, 1919, I.djvu/362

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

avait dissipé une immense fortune. » M. Varron dit, dans son traité sur la Langiœ latine : a Gomme de non, non, ne, et de volo, je veux, on forme nolo, je ne veux pas, de même de ne, non, pas de même, et de quidquam, quelque chose, en suppri- mant la syllabe du milieu, on a formé nequam, vaurien. » Je citerai encore un passage de la défense de P. Scipion contre Tib. Aseilus, qui voulait le faire condamner par le peuple à une amende : « Toutes les actions déshonnêtes, honteuses, criminelles, se résument en deux mots, méchanceté et dépravation, malitia et nequitia. Duquel de ces vices te dis -tu innocent? de la mé- chanceté, ou de la dépravation, ou des deux à la fois? Si tu prétends qu'on ne peut t' accuser de dépravation, permis à toi : cependant, pour une seule courtisane, tu as prodigué plus d'ar- gent que tu n'en aïs déclaré au censeur pour le mobilier de ta terre de Sabine. Si tu le nies, qui voudra se faire caution pour toi de mille deniers? Mais n'as-tu pas dissipé, consumé en cri- minelles débauches le tiers au moins de ton patrimoine? Si tu le nies, qui voudra se faire caution pour torde mille deniers? Tu ne veux pas, dis-tu, repousser le reproche de dépravation : défends -toi du moins contre celui de méchanceté. Mais tu as faussé un serment solennel, de propos délibéré et en parfaite connaissance de cause : tu le nies? Qui voudra se faire caution pour toi de mille deniers? »