Page:Aulu-Gelle - Œuvres complètes, éd. Charpentier et Blanchet, 1919, I.djvu/389

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nus comment Quadrigarius avait pu dire qu'on lançait plus sûrement et plus facilement un trait ou une pierre de bas en haut que de haut en bas tandis que l'objet lancé semble suivre, au contraire, une ligne plus naturelle et plus facile, quand l'impulsion est donnée de haut en bas. Julianus, approuvant la manière dont j'avais posé ma question, me répondit : « Ce que Quadrigarius a dit d'une flèche et d'une pierre peut s'appliquer à toute espèce de projectile. Sans doute, comme tu le penses, lorsqu'on ne veut que jeter sans rien viser, il est plus facile de le faire de haut en bas. Mais s'agit-il de modérer et de diriger vers un but l'impulsion donnée, alors, si vous lancez de haut en bas, la direction imprimée par la main est naturellement contrariée par le poids du corps jeté, et par la rapidité de sa chute. Mais si vous lancez de bas en haut, si votre main et vos yeux visent un but élevé, le trait suivra sans dévier la ligne que vous lui aurez tracée. » Telle fut l'opinion émise par Julianus conversant avec moi sur ce passage de Q. Claudius. Quant à l'expression du même Q. Claudius : a pinnis hostes defendebant facillime, ils repoussaient aisément les ennemis des créneaux, on doit remarquer qu'il a employé defendebant, non dans l'acception vulgaire, mais pourtant dans un sens propre et latin : car les mots defendere et