Page:Aulu-Gelle - Œuvres complètes, éd. Charpentier et Blanchet, 1919, I.djvu/402

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des cordes d'un instrument, est moins connu et plus étonnant : plusieurs savants, et Suetonius Tranquillus entre autres, dans son premier livre des Récréations historiques, regardent comme un fait certain et suffisamment prouvé que pendant le solstice d'hiver, si l'on vient à pincer quelques cordes d'une lyre, on entend résonner celles qui n'ont point été touchées.

VIII. Que les besoins croissent nécessairement avec les richesses ; et, à ce sujet, maxime du philosophe Favorinus rendue avec une élégante concision.

C'est l'observation qui a suggéré aux sages cette pensée dont la pratique est certaine : que l'homme qui possède beaucoup manque de beaucoup de choses ; et qu'une grande indigence prend sa source, non dans une grande disette, mais dans une grande abondance. Riche, on éprouve de nouveaux désirs afin de conserver ce que l'on possède déjà. Aussi l'homme comblé de biens désire-t-il se mettre à l'abri du besoin, se garantir de l'indigence, qu'il fasse en sorte que sa fortune diminue, et non qu'elle augmente ; moins il possédera, moins il aura de besoins. Je me souviens qu'un jour Favorinus exprima en quelques mots cette pensée aux applaudissements redoublés de ses auditeurs. Voici ses