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LETTRE VIII

LA FINLANDE.


J’ai fait bien peu de chemin depuis ma dernière lettre ; mais, puisqu’un accident arrivé à ma voiture me retient une journée dans la peu distrayante ville de Calix, je veux mettre ce temps à profit pour revenir avec vous sur ces curieuses provinces finlandaises, dont je touche encore les frontières, pays trop peu connu, et, à mon sens, trop peu apprécié jusqu’à présent.

Les Finlandais ou Finnois forment une race à part des Lapons, des Russes et des Suédois, avec lesquels ils sont en contact continuel. Ils occupent les côtes du golfe de Bothnie et descendent toutefois beaucoup plus au sud sur la côte russe ; on trouve encore leurs mœurs et leur langage à Abo ; on ne rencontre plus sur la côte ouest que des Suédois, dès qu’on a atteint la petite ville de Piteä. Quelques savants veulent voir dans les Finnois une race orientale venue des plateaux ouraliens, et en font les descendants des Hongrois ; d’autres affirment reconnaître en eux les caractères de la race aborigène de tout le reste de l’Europe. J’ignore si ces conjectures ont rencontré la vérité, et j’ajoute même que les questions de filiation de races, si elles n’éclairent pas d’importants points d’histoire, me semblent des recherches d’une grave