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ÉPOUX
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la sais : lui faire un accueil dé délices quand il rentre. Le concours de séduction est rouvert. Il s’agit de vaincre la farceuse, de la vaincre de haute lutte.

Là, Madame, le destin, quand il est mauvais, c’est votre paresse.


Et quand tu l’auras repris
fine mouche, dis-lui négligemment, afin qu’il n’y revienne pas, que tu prends en dégoût, et précise, « en dégoût de peau », l’homme qui touche à de la femme. Et grave, après la rosserie sincère, ajoute cette vérité : « On se doit de ne toucher qu’à l’amour. »


L’adultère, Mathilde.

Et si, malheur plus grand, Mathilde, vous avez été entraînée à tromper le cher mari, songez que si vous ne rompez pas tout de suite avec l’autre, ou si vous partez avec lui, non seulement vous n’aurez plus d’abri où poser votre tête, car l’autre n’est pas, il n’est jamais l’ami de votre vie ; mais le prêtre vous refuse l’hostie, vous êtes hors de votre foi. Vos enfants mourront de manquer de vos soins et vous ne pourrez pas les assister. Pensez à votre fille, méditez ce tableau :

Mme  de L… la déserteuse était partie avec un homme. Le père eut la garde de ses enfants, trois malheureux sans mère désormais aux mains d’une gouvernante.

J’ai revu dix ans après Mme  de L… à l’enterrement de sa fille, une beauté de douze ans. La mère faisait peine à voir. Depuis longtemps, elle était abandonnée. Épave à la charité du mari qui n’envoyait que le pain bien sec. Mettez-vous à sa place. Elle se fût