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LE NOUVEL ART D’AIMER

L’examen de valeur, de volonté.

Il durerait une heure. Selon la saison, pour ne pas nuire aux jeux du corps, il se placerait le jeudi ou le dimanche, avant ou après la promenade, les enfants, les cousins se réuniraient le plus nombreux possible avec leurs proches au logis des parents qui pourraient les recevoir.

Et là, chaque écolier (filles et garçons) ferait son examen de cœur, de volonté à tour de rôle. Il aurait trois minutes pour exprimer ce qui l’a enchanté ou tourmenté cette semaine : lectures, belles actions ou injustices. Je conseille d’insister sur ce qui l’éleva et qui sera plus profitable à tous, car la race est difficile, pessimiste, exigeante et voit plutôt ce qui l’offense. Insistons comme dominante sur ce qui fait l’enfance fière, heureuse et largement respirante, c’est-à-dire la beauté vécue ou lue dans la semaine et la beauté agie. Qu’il dise dans le cercle de famille ce qu’il a pu faire pour autrui.

Rectifions-le quand il admire une attitude, plus que le fond de l’acte. Gare au côté spectaculaire. S’il commença à porter le secours à quelqu’un et s’il manqua de force contre l’obstacle, montrons-lui à ne pas laisser un geste en l’air et à vouloir jusqu’à effet. Pas de bonté sans énergie, sans endurance. Qu’il lise à ses camarades la page où il a pris des forces afin que chacun des assistants en profite. Pour l’action fraternelle, que chacun tour à tour indique ses moyens par une émulation charmante.

Puis passons à ce qui tourmenta l’enfant dans sa semaine, et donnons, après auscultation de cha-