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PARENTS
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cun, les façons de réduire l’injustice, de l’intimider par la sagesse, la droiture, le courage du mol et sans surtout se servir de ses poings.

L’émulation de noblesse étant créée, la culture du cœur servant celle de l’esprit, il conviendrait d’inscrire à chaque fois la décision ou la plus belle pensée par laquelle on aurait réglé la question, de façon à clore sur elle le débat, ce qui habituerait l’enfant à prendre des notes pour s’en souvenir. Et comme ils devraient y penser dans l’intervalle et dire à la réunion suivante ce qu’ils auraient trouvé de plus riche et de plus probant à ce sujet, il est facile de prévoir combien cet examen les douerait d’une observation plus profonde, éveillerait en eux le don de la concentration, celui de l’orateur, de l’écrivain dont nulle carrière ne peut plus se passer.

Je compte sur le père pour que rien des
plaisirs ou de l’école, rien sous aucun prétexte, ne puisse arracher aux enfants cette heure d’examen de la valeur, de la volonté, par semaine, où s’ouvrira leur conscience. S’il faut une heure et demie qu’on la prenne.

Il va de soi que le père ou la mère en fin de séance doit saisir les meilleures des solutions proposées par les jeunes, ou la trouver si les enfants ne l’ont pas fournie, de façon à les voir partir plus forts, plus munis, plus joyeux. Même en maintenant la discipline de la parole pour chacun des enfants, il faudrait y mettre tant de cordialité qu’ils voient dans ces séances leur jeu le plus grave et le plus passionnant.

Elles auraient aussi l’avantage de faire tomber le