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LE NOUVEL ART D’AIMER

l’exquis. On ne cachait que ça. L’enfant apprendra à moquer ce goût pincé d’esthètes, de précieux qui privait la race de sa simplicité, de sa limpidité. On la laissera désormais être belle comme on respire, insolemment.


Et cette émulation d’honneur
d’un honneur chaud et protégeant, dans le plus large champ de l’activité de chacun, comme dans son intimité, cette émulation d’un honneur progressiste et c’est assez pour mettre aux yeux de tous et sur leurs lèvres le bon goût de la vie.


Un désaccord
passe-t-il entre les époux ? Qu’ils s’enferment pour discuter. Au regard du faible, de l’enfant, toute voix de passion qui s’élève est un trouble. Il voit une dispute où ses parents divergent. Il se sent menacé et il l’est en effet ; les véhéments, les absolus n’emmènent-ils pas le cœur dans le débat ?

Mais si c’est à son sujet que ses parents se mésentendent, même s’il n’en est pas démonté comme tout fils affectueux, s’il est né malin et s’il songe à en profiter pour passer à travers, la loi de ses auteurs, il est perdu lui dans sa loyauté par l’égarement de ses guides. Il sera tenté de se faire double pour complaire à ses deux parents et en bénéficier. Dès lors en lui la feinte s’insinue, le détruit dans ses forces hautes de création, de caractère et le voilà descendu comme classe.

Donc aucune querelle sur l’enfant
en sa présence. Il a tout à y perdre.

Qu’il trouve devant lui la loi indivisible, le pouvoir intangible.