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PARENTS
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François d’Assise : Suzanne Spezzafumo de Faucamberge dans La Tendresse de Dieu, perle de la grâce chrétienne, qui console et comble le cœur.

Lire le Pascal des Pensées qui, par la science, prouve et vérifie Dieu.

Lisons Dante éternellement.

Après le Moyen-Age et les Miracles, lisons Shakespeare, pour la violence du coup d’aile ; puis Villon et Jean de Schélandre si osé, si racé, tous deux pour la sève et les sucs de ce sol. De nos jours, lisons, mais après trente ans seulement, les Cuirs de bœuf, miracle de Georges Polti, la plus formidable fresque depuis Dante.

Lisons nos poètes tragiques : Corneille plus mâle que le divin Racine passionnel, car tout Français, dit Péguy, est cornélien. Lisons Goethe, Faust pour le goût de l’action et le reste, mais pas Werther dans la jeunesse. De Maeterlinck, le Trésor des Humbles, Monna Vanna, non Aglavaine et Selyselle qui pèsent trop sur les nerfs et nous serrent les tempes. Pour la vigueur, mais sacrée de sagesse avec le sens de la grandeur, lisons Marius vaincu, Sylla[1], Penthésilée[2], d’Alfred Mortier qui rénova la tragédie en vers pour stimuler la valeur de la race.

Au sujet de la lutte pour la vie, lisons les Fables de La Fontaine. Lisons Rousseau pour l’éveil de la sensibilité, de la justice, en modérant ses orgies d’individualisme. Les Maximes de La Rochefoucauld, les Caractères de La Bruyère, raides et squelettiques,

  1. Marius vaincu (1910), Sylla, tragédie du pouvoir (1913) Mercure de France.
  2. Penthésilée (la grandeur féminine) (1923).