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PARENTS
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Sus au pessimisme devant l’enfant surtout, de chair trop meurtrissable[1]. Le pessimiste ment. Il faut un tel concours de bons miracles chaque jour pour que nous vivions seulement, pour que nous ne soyons pas pulvérisés par les cent dangers qui nous guettent à chaque heure que, le pessimisme est au plus un tic noir, une manie putride.

La seule dignité française : ne pas geindre et cohérer la race par l’amour.


Dans la douleur du deuil
lui-même, borne-toi jeune femme. Tu as perdu ton enfant préférée et te voici devenue terre sainte. Ne le sois pas cependant trop longtemps : si ton mari allait t’être enlevé, jamais tu ne guérirais d’avoir cessé deux ou trois ans de lui sourire.


LA PARENTÉ


Les vieux.

Ne la réduisons pas en la fuyant. Chacun peut tout pour tous. Jeunesse apprends des mères à assister les vieux d’abord. Ils mènent déjà la maladie qui les emporte. Ils n’ont plus d’avenir ; la vue baisse non l’esprit. La nuit monte, drame total. C’est quand nos yeux faiblissent que ceux de l’esprit s’ouvrent. Ils ont perdu, elle l’homme chéri, lui la compagne tutélaire, et tant de ceux qu’ils aimaient. Ils ne s’éveillent plus que sur la mort sans s’y faire. Soli-


    mer à descendre dans les caves contre les bombardements, mais toujours un boute-en-train plein d’esprit, à commencer par le mien, faisait de la cave un salon fort gai.

  1. Il me faut bien faire cet adjectif car il n’a pas d’équivalent.