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PARENTS
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heure est la meilleure, la plus chargée de sucs, de chances, d’avenir. Vos décisions artificielles et cérébrales, vos décisions de taupes, en gênant les projets de la nature, n’organisent sûrement que la mort.

Il faut préméditer l’enfant comme l’amour. Il faut y aspirer pour qu’il soit beau. Il faut y aspirer sans cesse pour s’aimer seulement, pour que la femme s’ouvre toute à la vie et pour être tous deux nourris de plénitude. Il ne faut pas le comploter, plus qu’il ne faut le repousser. On ne combine pas l enfant : on se l’inspire.


Quelle émotion divine
lorsque, enfants encore, ces époux aux yeux de bleuets, faits humains par leur fils, l’enveloppent de soins souples, enchaînés, accordés ! Ils ont enfin, par le petit, acquis le battement perpétuel de l’amour, de l’élan soutenu et la chaleur du nid. Rien en eux n’interrompt plus l’amour. Ils sont sortis des saccades célibataires et chacun ne frémit plus que du sort des trois.

Le mari, le père enfant y est encore plus séduisant. Bonté de l’homme, tu fais trembler d’aise la nature engourdie. Le cœur des femmes se fend sous le plaisir de voir un jeune père et qui comprend son rôle. L’homme vraiment bon l’est au delà de ses forces et la famille et l’attendrissement lui refont chaque jour les forces nécessaires.