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AMANTS
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Les amants.

Soient-ils séparés de corps par le respect pour un autre être cher ou par un potentat mâle ou femelle qui leur refuse le divorce, ne fassent-ils que causer et s’écrire, soient-ils liés par la chair et ne fassent-ils que se visiter, ou vivent-ils ensemble, respectons-les car tout lien, tout accord est sacré.

Nous ne prendrons ici sous la rubrique : Amants que ceux qui s’aiment assez fort pour avoir senti qu’ils ne pourraient pas se perdre.

Je noterai seulement les nuances que leur inflige leur état particulier.

Quant aux amants qui vivent ensemble en attendant de pouvoir se marier, n’étant liés que par une mutuelle estime, ils se devraient par élégance plus d’égards encore que les époux. Ils éprouvent même le besoin, pour ne pas se sentir trop en deçà de l’honneur, d’affecter l’orgueil de se croire au-dessus puisqu’ils se sont passés, disent-ils, de se faire attacher ensemble par la loi.

Si tolérant soit-on, ils restent cependant des réprouvés dans la nation du couple uni par Dieu, celle qui fait la force du pays.

L’émotion de la virginité.

Les sacrilèges, les enfants, les gâcheurs qui laissent l’émotion de leur virginité aux mains d’un étranger, d’une étrangère, ceux qui se livrent aux hasards de la chasse, y contractent les habitudes, les manies qui leur gâteront à jamais la fraîcheur de l’amour, son goût de renouveau perpétuel. Ces damnés de l’inconscience, de l’ignorance, de la pègre