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LE NOUVEL ART D’AIMER

élan vital. On ne le peut jamais mieux qu’en aimant. Ayons confiance en nos frères de peine. Mieux vaut être trompé dix fois que de douter partout.

Mettons notre courage aux travaux de la paix dans la marche à l’assaut de toute perfection, je dis dans tous les sens. Et dépassons la dose. Eh oui, remettons-en. Jouons, mes amis, à qui en fera trop et par coquetterie ! Cela pour n’avoir pas des âmes de défaite et pour reprendre le chemin de l’ascension que notre histoire et nos génies nous avaient méritée ; pour tirer enfin le pays de l’inconscience et de l’irréflexion qui désormais sont devenues des crimes.

Chacun n’a plus qu’à être un saint en route vers la perfection par le don de soi-même à son pays ou à savoir qu’il aide à dépecer le domaine des pères. Mais ne l’oublions pas les saints seuls sont joyeux — moine triste, triste moine, disait saint Benoît — et les jouisseurs d’hier avaient des âmes de catastrophe.

Bref que chacun soit assez ; exemplaire pour être ancêtre afin que l’humanité s’en honore. À nous de le prouver par un travail fanatique et dévoué, même s’il est payé car nous renchérirons par quelque zèle en plus, afin d’offrir à la collectivité tel effort pris sur notre peau.

Matons nos morbidesses, notre délicatesse, notre goût de plaisir. Donnons-nous où la race a le plus souvent besoin de nous. Relevons tous les dieux qui souffrent. Prouvons que la France-nation ne fut jamais blette ou moisie, elle la transparente, loyale comme l’enfant, aux limpidités de diamant, mais calomniée de convoitises et hier mal servie par des chefs déficients.

Sans guerre, par nos gravités accrues, faisons res-