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ÉPOUX
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Ce n’est pas l’amour
qui peut tout sur ton mari, Simone. Ce n’est pas ton amour à l’état brut. Oh non ! C’est ton intention de grâce, c’est ton invention de douceur perpétuelle.

À toi de le secourir contre la fatigue, contre l’humeur, la nervosité de la lutte, de la vie difficile — et que toi seule — don divin, peux lui rendre légère en paraissant.

Affaire d’attitude, mais d’attitude captivante.

C’est parce que Fersen
et Marie-Antoinette ont su se rester exquis dans la tourmente que l’histoire du cœur les sauva de l’oubli.


Reprendre conscience
quelques instants par jour les gestes abattus, vous faire justice de paroles, vous être délicieux sciemment, sérieusement, et pour noter les progrès de l’amour, faire son examen d’amour, ne serait-ce qu’un instant vers le soir. Tout est là.


Aie pitié, Simone,
de ses vertus sévères qu’il ne peut voir fructifier dans le temps présent. Aime ses talents, et ses maladresses davantage s’il s’efforce pour toi.

Aime ses pauvretés. Si elles ne t’attendrissent pas, c’est que tu n’aimes pas encore. Aie pitié de ses petits plaisirs, même étrangers à toi, quand ils ne menacent pas l’union.

Aimer, c’est tout cela, Madame.

C’est à retourner à l’homme, car disait Alfred Mortier : « Il n’y a pas deux sexes. »