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LE NOUVEL ART D’AIMER

L’amour, création constante.

S’il est commencé, il n’est jamais fini, mais à la condition de ne pas l’interrompre, d’y veiller sans cesse et d’en faire le chef-d’œuvre. Il faut arriver à l’ivresse de lui crier un jour quand on voit fleurir l’un avec les fleurs de l’autre, quand on l’a fait plus libre de ses instincts d’en bas au profit de ses libertés d’en haut, et d’une liberté qui nous ressemble, il faut arriver à lui faire crier : « Que le rêve était pauvre et l’illusion piteuse avant toi, mon amour, ma constante féerie ! »

Quand donc a-t-on fini de se chérir ? Exactement jamais dès que c’est commencé et pris solidement en main.


Qu’il nous défende,

c’est très noble. Mais il ne sera tout à fait français et digne de nos pères que lorsque à notre bras et pour nous honorer, il le quittera et défendra dans la rue n’importe quelle femme que bouscule ou insulte un ignoble.

L’homme est le magnanime ou il n’est pas.

Et quant à nous, femme, attention de ne jamais mettre par notre inconséquence, un honnête compagnon en position d’avoir à nous défendre.


Quant à vous, femme heureuse,

soutenue, mariée, n’oubliez pas d’inspirer au mari de défendre vos sœurs seules ou veuves, sinon vous frappez sur vos mères, et votre lignée vous rejette.